L’Association Rassembler pour Développer appelle les autorités à instituer un délit de non assistance à l’environnement en danger
La mairie du 6e arrondissement de Libreville a abrité le samedi 15 juin courant, une conférence sur l’environnement avec pour thème : «stratégies et perspectives pour une gestion efficace et économique de l’insalubrité, de la préservation de la santé et de l’environnement.». Les différents intervenants ont d’un commun accord proposé aux nouvelles autorités des stratégies de lutte contre la dégradation de l’environnement parmi lesquelles l’institution d’un délit de non assistance à l’environnement en danger.
Pour Georges MBENG, un acteur de la société civile et paneliste lors de ladite conférence, la lutte contre l’insalubrité s’exerce à différents niveaux : politique, technique et domestique. Au niveau politique, c’est le gouvernement ;au niveau technique, nous avons les sociétés de collecte des ordures et enfin au niveau domestique, c’est le citoyen dans son foyer.
«En prenant en compte ces trois niveaux, il va de soi que nous ne pouvons pas agir en lieu et place du gouvernement; nous ne pouvons pas agir en lieu et place des municipalités, mais nous pouvons agir dans notre foyer, dans le cadre du voisinage, d’où le thème :« le contrôle citoyen de l’action des populations et son impact sur l’hygiène environnementale.», a-t-il expliqué.
L’importance de la question relative à la salubrité de notre environnement devrait permettre de produire des mécanismes de protection efficaces, tel qu’un contrôle citoyen. En effet, étant entendu que les ordures sont produits par les ménages, tout citoyen doit avoir le droit d’interpeller un autre citoyen par rapport aux actes inciviques commis sur l’espace public. En clair, chaque citoyen lambda doit avoir le pouvoir d’interpeller un autre citoyen au cas où il le trouverait en train d’uriner sur un trottoir, par exemple.
«A partir de cette observation, on est arrivés par parallélisme de forme, à la conception du délit d’atteinte à l’environnement et de non assistance à l’environnement en danger.», a précisé Georges MBENG. Cela est parti de la loi qui dit, permettez-nous de la paraphraser, ne pas assister un citoyen en danger est un délit. De la même manière en effet qu’une personne physique peut être en danger, l’environnement aussi peut l’être.
L’ objectif recherché selon ce paneliste était de faire «prendre conscience qu’il ne suffit pas de réclamer des droits, mais de faire aussi son devoir. Et ce devoir, c’est de pouvoir interpeller celui qui n’agit pas dans le bon sens, c’est-à-dire celui de la salubrité.». Mais, il faudrait que cette interpellation soit encadrée par une disposition juridique qui protégera celui qui demande des comptes à un autre citoyen lambda en situation d’incivisme.
Dans la même foulée, madame ZOUGA ESSONE Patricia Flora epse NGUEMA NGOUA responsable du social au sein de l’Association Rassembler pour Développer, a pointé du doigt le «laxisme» des pouvoirs publics à l’égard de la protection de l’environnement. Elle leur reproche un manque de rigueur dans cette lutte, notamment par la non application des amendes, l’absence des bacs à ordure et d’une police municipale fiable.
Aussi, devraient-ils envisager la lutte contre l’insalubrité comme une piste vers la création d’emplois au Gabon. En effet, grâce à la protection de l’environnement, des entreprises peuvent être créées, notamment dans la collecte des ordures. Par ailleurs, des jeunes Gabonais peuvent être recrutés pour la composition de la police municipale, etc.
Pour une meilleure lutte contre l’insalubrité sur l’ensemble du territoire gabonais, l’association dont elle est membre propose aux nouvelles autorités les solutions suivantes:
-Instituer une loi qui vise à protéger l’environnement comme celle relative au délit de non assistance à personne en danger. En d’autres termes, instituer un délit de non assistance à l’environnement en danger tel qu’évoqué par Georges MBENG plus haut;
-Mettre en place un numéro vert à l’exemple de celui de la lutte contre la vie chère ou encore celui du SAMU Social Gabonais;
-La mise en place des polices municipales et des amendes contre certains récalcitrants.