Contrôles intempestifs et risque de grève: l’intersyndicale du commerce sollicite la signature d’une trêve sociale avec le gouvernement
Le lundi 23 décembre dernier, la plus grande organisation syndicale du secteur du commerce a convoqué les opérateurs économiques du Grand Libreville à une Assemblée Générale à l’espace PME d’Awendje pour alerter l’opinion nationale sur la recrudescence des contrôles intempestifs marqués par des prélèvements sans quittance du trésor et la détermination de la Mairie de Libreville à vouloir réintroduire les frais liés au certificat d’hygiène. Face au risque d’une grève généralisée due à toutes ces préoccupations qui ne contribuent pas à la lutte contre la vie chère, elle a appelé le gouvernement à la signature d’une trêve sociale.
Dans son souci d’accompagner le gouvernement gabonais dans sa lutte contre la vie chère, la plus grande représentation syndicale au niveau du commerce estime que les récurrents contrôles exercés par la mairie de Libreville et d’autres entités gravitant dans ce secteur, constituent un frein à cet objectif. De plus, les prélèvements qui sont faits auprès des opérateurs économiques ne seraient suivis d’aucune quittance du trésor.
« Nous ne voulons plus que l’argent puisse passer entre les mains des personnes qui viennent contrôler les opérateurs économiques. Donc nous voulons que dès à présent, bientôt nous allons rentrer en janvier 2025, que la quittance du trésor soit délivrée aux opérateurs économiques. Nous voulons que l’État nous accompagne dans ce sens parce qu’il a à gagner que cet argent rentre dans les caisses.», a déclaré le porte-parole de l’AG, KIERIGOUO DJOS.
Dans la même optique, la mairie de Libreville a été pointée du doigt. Selon cette représentation syndicale, la mairie voudrait réintroduire le certificat d’hygiène, lequel avait été supprimé par le gouvernement lors des assises contre la vie chère de juin 2023.
« Il se trouve que pour lutter contre la vie chère, les syndicats, les associations des consommateurs et 5 membres du gouvernement avaient statué à supprimer une bonne partie de la parafiscalité dont le certificat de contrôle d’hygiène. D’autant plus que cet un document qui était délivré par la mairie de Libreville sans quittance du trésor, sans être prévu ni par la loi des finances, ni par le code général des impôts ni par une délibération. Donc à partir de ce moment-là, le certificat de contrôle d’hygiène était comme un arrangement, un prélèvement parallèle.», a dénoncé le chargé de la communication de l’intersyndicale du commerce, NGUEMA Christian.
Ce dernier craint quand imposant le certificat d’hygiène aux opérateurs économiques, que cela aggrave la montée de la vie chère. Ces derniers en effet dans leur souci de faire du profit, pourraient ajouter les frais de la charge supplémentaire sur le prix des denrées alimentaires.
C’est pourquoi, il dénonce certaines personnes vicieuses qui se font passer pour des défenseurs des commerçants, lesquelles vont voir la mairie pour un «achat de la tranquillité » par le biais de la remise sur scène dudit certificat de contrôle d’hygiène. Il estime que cette manœuvre cache forcément quelque chose de pas claire.
En prévention à la grève qui se dessine, laquelle est motivée par les nombreuses charges qui sont imposées aux opérateurs économiques, l’intersyndicale se dit prête à signer une trêve sociale avec le gouvernement.
«Le 2e point, nous sollicitons la trêve sociale parce qu’il y a beaucoup de contrôles au point où les opérateurs économiques n’en peuvent plus. Nous sommes dans une campagne de signature de pétition parce que nous avons prévu lancer un mouvement de grève pour pratiquement fermer toutes les boutiques. Comme je vous le disais la fois dernière, nous ne voulons pas en arriver là.», a expliqué KIERIGOUO DJOS.