Référendum constitutionnel : Mike JOCKTANE appelle à son tour à voter pour le Oui
Après avoir émis de nombreuses réserves sur la version initiale du projet de constitution en début du mois dernier, le président de Gabon Nouveau, Dr Mike JOCKTANE semble satisfait de celle qui sera soumise à référendum le 16 novembre prochain, car, dit-il, elle permet «de faire un pas vers un avenir meilleur malgré ses imperfections». C’est fort de ce constat qu’au cours de sa conférence de presse tenue le mercredi 13 novembre dernier, il a appelé le peuple gabonais à voter le Oui lors du référendum constitutionnel afin de permettre au Gabon de revenir à l’ordre constitutionnel.
Dans son propos liminaire lors de ladite conférence de presse, le Dr Mike JOCKTANE a exhorté les populations gabonaises à faire valoir leur droit de vote.
«Le droit de vote est une force, un pouvoir immense qui nous donne la capacité de façonner notre avenir commun. Chaque voix a une importance inestimable, chaque choix a le potentiel de changer le cours de l’histoire. À l’inverse, l’abstention est une forme de renoncement, un abandon de notre pouvoir en tant que citoyens.[…] Je vous invite donc à exprimer votre voix, à vous rendre aux urnes, à rejeter l’abstention et à participer activement à cet instant décisif de notre histoire.», a-t-il déclaré.
Son total désaccord avec la version initiale du projet de constitution qui, selon lui suscitait de nombreuses inquiétudes, appartient désormais à l’histoire. Car, la version actuelle, celle proposée au référendum, bien qu’imparfaite représente un pas vers un avenir meilleur. Aussi, a-t-il constaté qu’elle a intégrée plusieurs de ses propositions.
Cependant, il a émis une réserve sur le renforcement du pouvoir du chef de l’État mis en lumière par l’absence de séparation des pouvoirs, notamment entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.
Malgré cela, il s’est voulu consensuel afin de permettre au pays de sortir de la période de transition.
«Maintenant, après une réflexion approfondie et le recul nécessaire, il m’apparaît clairement que, malgré ses imperfections, l’adoption de cette nouvelle constitution est cruciale pour ne pas interrompre notre processus de transition.», a-t-il précisé.
Par ailleurs, le président de Gabon Nouveau a estimé que rejeter cette nouvelle constitution n’est pas une décision sans conséquences pour le Gabon. Il pense en effet que rejeter ce texte aujourd’hui «demanderait certainement de repartir de zéro pour rédiger un nouveau texte, prolongeant ainsi notre instabilité juridique et institutionnelle, tout en regardant considérablement le retour à la norme démocratique.». Une telle situation risquerait de perturber notre calendrier de transition et de maintenir un vide politique accru qui ne ferait qu’aggraver la situation du Gabon.
C’est le cas également sur le plan économique, car les enjeux sont tout aussi déterminants. Le coup d’État, dit-il, « a sérieusement endommagé nos relations avec nos amis de l’extérieur et notamment les bailleurs de fonds et à isoler le pays sur la scène internationale.». Il est donc urgent de revenir à un cadre constitutionnel stable afin que le Gabon ne soit pas privé des financements essentiels à la relance de son économie, au développement des infrastructures et à la satisfaction des besoins fondamentaux de sa population.
Dr Mike JOCKTANE a été forcé malgré lui de reconnaître que si certaines dispositions de cette constitution, notamment celles relatives aux pouvoirs du chef de l’État, suscitent des réserves, «reconnaissons qu’il y a des dispositions qui font progresser le Gabon.», notamment en matière de respect des droits de l’homme et aux libertés fondamentales.
À cela il faut joindre la réforme électorale laquelle introduit une élection à deux tours, est un avancement essentiel pour la démocratie du Gabon, d’autant qu’elle permettra de garantir la légitimité des dirigeants qui seront élus à une majorité absolue. Une autre avancée significative dans cette constitution est la limitation du nombre de mandats présidentiels. Mieux, cette réforme figure dans les intangibilités, c’est-à-dire que nul ne pourra la modifier. Elle garantit a cet effet une alternance politique assurée. Il va sans dire que cette nouvelle constitution garantit également la liberté religieuse.
Pour le Dr Mike JOCKTANE, il est essentiel de faire preuve de bon sens, car, dit-il, « cette constitution n’est pas le remède ultime, mais elle offre une fondation sur laquelle bâtir un régime démocratique renouvelé.».
C’est fort de ce qui précède qu’il a appelé le peuple gabonais à voter le Oui en ces termes :
«Je vous appelle donc à voter OUI lors du prochain référendum. C’est un acte de pragmatisme, de responsabilité et de clairvoyance. Ce choix est essentiel pour assurer que le Gabon continue de progresser sur le chemin de la réconciliation et de la démocratie.».