Référendum constitutionnel 2024: Dynamique Unitaire appelle les électeurs à barrer la route au projet de constitution

La confédération syndicale Dynamique Unitaire (DU) a, au cours d’une conférence de presse animée par son président par intérim, Roger ONDO ABESSOLO le dimanche 03 novembre 2024 à son siége d’Awendje, fait remarquer à l’opinion nationale et internationale, que la nouvelle constitution ne consacre pas la séparation de pouvoir tant souhaitée par tous afin de mettre un terme aux dérives autoritaires des présidents de la république. Par conséquent, elle a appelé les électeurs à barrer la route à cette constitution en votant massivement Non au référendum constitutionnel du 16 novembre prochain.

Alors que tout le monde ou presque, pensait que Dynamique Unitaire allait s’aligner en faveur du «Oui» au scrutin référendaire du 16 novembre prochain compte tenu de son rapprochement avec les gouvernants depuis l’avènement au pouvoir du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), notamment avec les nominations de certains de ses maillons forts au sein du parlement de la transition. Mais rien n’en est.

«[…] dans nos statuts confédéraux, nous affirmons solennellement notre indépendance absolue à l’égard du patronat, des gouvernements, des partis, des groupements ou rassemblements politiques, des courants philosophiques. Dans ce sillon, notre choix d’accompagner la Transition depuis le 31 août 2023 n’est pas synonyme d’acquiescer comme un adorateur toutes les décisions prises par les autorités actuelles.», a précisé Roger ONDO ABESSOLO.

Pour Dynamique Unitaire, l’indépendance de la justice est une priorité pour elle, car ses membres ont été longtemps l’une des victimes privilégiées de l’autoritarisme du président déchu.

« L’inféodation malsaine du judiciaire à l’exécutif depuis Léon MBA, accentuée sous l’ère d’Ali BONGO ONDIMBA, s’est caractérisée par des violations systémiques des droits de l’homme : nous Dynamique Unitaire, en avons payé le prix fort à l’exemple des détentions successives de plusieurs de nos membres, des kidnapping et tentatives de kidnapping, des coupures de salaires, des interdictions de voyager, de manifester ou de se réunir sur la place publique ou sur les lieux de travail… C’est dire combien l’indépendance de la justice demeure un de nos principaux combats que nous croyions gagner avec l’avènement du CTRI.», a déclaré le président intérimaire de DU.

Ces abus de pouvoir, en effet, selon ce dernier, sont la conséquence de l’embrigadement de la justice par l’exécutif. Un réalité qui semble poursuivre son chemin dans la nouvelle constitution avec l’institution d’un «super-président».

«Après examen du projet de constitution, il n’y a pas consécration de la séparation des pouvoirs, mais plutôt consécration à travers un super-président de la république qui fait main basse sur les pouvoirs législatif et judiciaire.», s’est inquiété Roger ONDO ABESSOLO.

« En effet, par l’article 62, le président de la république peut prononcer la dissolution de l’Assemblée Nationale, mais l’inverse n’est pas prévu. En cumulant les prérogatives de chef du gouvernement, le président de la république n’engage aucunement sa responsabilité et celle de son gouvernement devant le parlement du fait qu’à l’article 81, seuls le vice-président du gouvernement et les autres membres du gouvernement répondent aux interpellons devant la chambre du parlement concernée. En la circonstance, la chambre concernée peut prendre une résolution pour faire des recommandations au président de la république. De facto, le président de la république est érigé en despote par un régime présidentiel non identifié qui oblitère toute notion de censure et toute cohabitation politique au niveau de l’exécutif en cas de victoire de l’opposition aux élections législatives.», a-t-il poursuivi.

Par ailleurs, Roger ONDO ABESSOLO a exprimé son dégoût par rapport à l’implication du Parti Démocratique Gabonais (PDG) dans le processus de transition, mieux depuis son appelle à voter en faveur du Oui au prochain scrutin référendaire.

«Le PDG n’a jamais été du côté du peuple.», a déclaré ce dernier.

Selon lui, ce soutien en grandes pompes devrait emmener le peuple gabonais à s’interroger sur le bien fondé du projet de constitution qui sera soumis au référendum.

Et d’ailleurs , «Comment battre campagne pour le Oui à côté de ses bourreaux ?», s’est interrogé Roger ONDO ABESSOLO.

Au regard de ce qui précède, la position de Dynamique Unitaire à l’égard du projet de constitution ne souffre d’aucune ambiguïté : elle a appelé les électeurs à barrer la route audit projet de constitution.

«En conséquence, Dynamique Unitaire appelle les citoyens inscrits sur les listes électorales à barrer la route à ce projet de constitution en votant massivement NON. Ce vote pour le NON offre une alternative à la transition pour reprendre les choses dans le bon ordre et rompre avec les chaînes du passé qui avilissent la dignité de l’État et du vivre-ensemble.», a martelé Roger ONDO ABESSOLO.